mercredi 3 novembre 2010

Le droit de se plaindre

Les temps sont un peu durs en France en ce moment, mais en les remettant dans cette perspective :

1. je ne me suis pas couché hier avec la faim au ventre.
2. je n’ai pas passé la nuit dehors.
3. j’ai pu choisir les vêtements que je porte ce matin.
4. je n’ai pas beaucoup transpiré aujourd’hui.
5. je n’ai pas passé une minute dans la peur.
6. j’ai accès à l’eau potable.
7. j’ai accès aux soins médicaux.
8. j’ai accès à Internet.
9. je sais lire.
10. j’ai le droit de vote.

Alors dans un sens, je n’ai pas le droit de (trop) me plaindre. Si tu lis ce message, tu fais aussi partie des 20% de la population mondiale qui n’a pas le droit de (trop) se plaindre. 80 % des gens ne peuvent pas affirmer un des 10 points ci-dessus.

En même temps…

… ce n’est pas une raison pour accepter la réforme des retraites qui obligera les salariés à souscrire à un régime privatisé de capitalisation pour une pension complémentaire. C’est encore une fois, une manipulation qui joue sur la peur des individus pour leur extorquer une partie de leur revenu.

La France est un pays riche, très riche. Le système de répartition fait transiter un flux colossal d’argent entre les actifs et les retraités. Mais aucun financier ne peut mettre la main sur ce flux colossal, et l’argent qui va des uns aux autres « ne sert à rien » selon le point de vue de ces financiers.

Mais si on torpille le système de répartition, si bien que les salariés soient obligés de capitaliser pour leur retraite à eux dans 40 ans, auprès d’un organisme semi-privé, cela fait que « ces fonds de pension » pourront utiliser cet argent pour… pour… et bien, pour faire de l’argent, mais pas forcément pour les retraités.

On a toujours le droit de se plaindre contre l’injustice.

2 commentaires:

  1. oui mais pour le point numéro 5 je ne suis pas si sur que ça.

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  2. Peut-être qu'il faut entendre la peur de mourir de mort violente ou d'être tué par une arme à feu...

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