lundi 8 novembre 2010

Le mouton est tondu deux fois

© F’murr, Le Génie des Alpages

La loi est passée. Les acquis sociaux du Conseil National de la Résistance sont enfin révolus. Tout ce bon argent qui passait directement des actifs aux retraités sans « travailler » va enfin passer entre les mains des financiers. Merci Monsieur le Président.

Il s’agit vraiment d’un détournement de fonds. En rendant misérables les versements de pensions de retraite, l’ultralibéralisme au pouvoir nous oblige à épargner. Autrement dit, à lui donner notre argent qu’il nous reversera le moment venu en complément de notre retraite.

Les Plans d’Epargne Retraite Populaire (PERP) sont en plein développement : ce sont les banques, les assurances et les mutuelles qui vendent ces produits. En 2010, il y a 2,1 millions de PERP de souscrits pour une épargne totale de 5,7 milliards d’euros (source : 20 minutes du 08/11/10).

Et à quoi servent tous ces euros ? Cet argent qui aurait pu tout simplement passer des actifs aux retraités, passe d’abord entre les mains des financiers. Et je ne pense pas qu’ils s’en servent à des fins philanthropiques.

Sachez que le PERP n’est pas très populaire. Si les versements que vous effectuez sont déductibles de votre impôt sur le revenu, les rentes que vous percevrez une fois à la retraite seront-elles tout à fait imposables.

Le capital que vous épargnez est bloqué (sauf cas grave, genre décès) : donc c’est votre argent, mais vous ne pouvez pas y toucher. Vous le mettez de côté, mais vous ne pourrez rien faire avec. A la retraite, vous ne pourrez en toucher que 20% en capital, le reste le sera en rentes complémentaires.

Autant dire que ce n’est plus votre argent mais celui de l’organisme qui vous l’a « confisqué » – pardon – à qui vous l’avez « confié ». Donc, cet argent ne sert plus à payer les retraites de nos aînés, mais quand il vous sera reversé vous payerez des impôts sur le revenu.

C’est bien ce que je disais, le mouton est tondu deux fois.

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