lundi 1 août 2011

Satisfecit

Galliskinmaufrius took the hardest Gary Gygax Quiz in the World and got 90%!


You are a Gary Gygax Lord. Wow, you know a lot about Gary Gygax! My guess is that you are one of those Old School Renaissance guys, or else your last name is Gygax. Seriously, I didn't think anyone would do this well on this quiz.

Paladin Code: You completed this quiz without using Google.

vendredi 8 juillet 2011

Post-scriptum à l’article précédent

Avant d’aller plus loin dans la pensée de Clément Rosset, j’estime nécessaire de revenir sur une de ses idées citées dans l’article précédent. Le seul discours philosophique qui vaille est, pour notre penseur, celui de la tautologie. J’avoue que cela est à la fois un peu facile et trop réducteur.

Dans un sens, dire que la tautologie est le summum de la philosophie, c’est comme dire que le summum de la peinture est un carré blanc sur un fond blanc, ou que le summum de la musique c’est le silence absolu, ou encore que le summum de la sculpture est le bloc de marbre brut.

Ce qui est vrai. Peut-on s’extasier devant un carré blanc ? En écoutant le silence ? Ou bien en contemplant un bloc de marbre ? De même, il n’y a pas de quoi se pâmer intellectuellement devant une tautologie.

Je ne pense pas non plus que ce soit l’interprétation correcte de la citation de Clément Rosset. Ce dernier ne prône pas tant la tautologie comme discours philosophique ultime mais vante plutôt sa fonction « critique ».

La tautologie sera un critère : une toise, un rasoir d’Ockham qui permet de discerner, parmi tous les discours qui prétendent à la valeur philosophique, ceux qui peuvent vraiment nous libérer l’esprit de ceux qui ne font que nous garder dans une certaine servitude mentale.

Clément Rosset n’est pas un annihilateur de la philosophie, un réducteur à zéro (pour peu qu’on pense que la tautologie revienne à dire 0 = 0). Au contraire, il apprécie grandement des philosophes comme Parménide, Epicure, Lucrèce, Spinoza, Nietzsche car leur parole vise réellement à la libération de l’homme.

De même, les philosophes dualistes ou transcendantaux trouvent grâce aux yeux de Clément Rosset dans une certaine mesure. En effet, la philosophie sera toujours utile, quelle que soit sa méthode, à chaque fois qu’elle nous rend plus lucide.

Nous verrons tout cela dans les prochains articles sur Clément Rosset.

lundi 13 juin 2011

Citation de Clément Rosset

Je laisse la parole à Clément Rosset au sujet de son projet philosophique :

"Il n’y a rien de plus précieux à penser que la réalité ; or celle-ci ne fait qu’une avec sa propre identité ; donc la parole philosophique qui rend le mieux la réalité est celle qui exprime le mieux son identité : à savoir la tautologie.

Par ce syllogisme je ne prétends évidemment pas établir que le discours philosophique se réduit au discours tautologique.

La brièveté même de la tautologie interdit de le penser (encore qu’elle dispose à sa manière de développements aussi infinis que ceux de la métaphore), comme elle interdit de toute façon de parler de « discours tautologique », – sinon toute la philosophie du monde se résumerait à la formule selon laquelle A est A (je ne serais d’ailleurs pas très loin de le penser, mais cela est une autre affaire).

Je veux seulement suggérer que le discours philosophique le plus fort est d’inspiration tautologique et que tout discours philosophique tenu à partir de l’inspiration contraire, c’est-à-dire de l’intuition dualiste, est plus faible.

On pourrait ainsi imaginer un arbre généalogique des philosophes scindé dès le début en deux branches rivales et inconciliables : celle qui commence avec Parménide, pour la lignée légitime, et celle qui commence avec Platon, pour la lignée bâtarde."

Cette citation est extraite de son livre L'Ecole du Réel, qui est en fait une compilation du meilleur de tous ses ouvrages parus de 1976 à 2006 traitant de question du réel, soit un volume de près de 500 pages, alors que ces opuscules sont d'ordinnaire beaucoup plus courts. Mais si vous ne deviez en acheter qu'un seul, ce serait celui-là, car vous y trouverez l'essentiel.

mardi 24 mai 2011

Lectures de Clément Rosset

Clément Rosset est un philosophe français contemporain. Ou plutôt, devrais-je dire un anti-philosophe. En effet, s'il a commencé sa carrière comme commentateur de Schopenhauer et de Nietzsche, il s'évertue depuis plus de 30 ans à remonter laborieusement la pente, que tous les philosophes ont allégrement descendue depuis moins de 30 siècles.

Reprenons donc depuis le début : Parménide d’Elée, philosophe grec présocratique du VIème siècle avant J.-C., écrit la thèse philosophique ultime : « l’être est, le non être n’est pas ». Qu’y a-t-il à ajouter ? Rien ! Toute la philosophie se réduit à dire cela. Alors, certes, cela ne laissait plus grand-chose à dire pour ses successeurs.

Et pourtant, il fallait qu’ils disent quelque chose, et ils se mirent donc, Platon le premier, à dire des choses qui divergent un tant soit peu avec l’affirmation parménidienne. C’est dans le dialogue intitulé Parménide (pour dire…) que Platon commet, de son aveu propre, le parricide : c’est-à-dire qu’il ose dire autre chose que Parménide.

Je résume brièvement et dans la langue commune ce que Platon affirme, afin d’avoir quelque chose à dire après Parménide : « certes, l’être est, et le non être n’est pas, mais il se peut, parfois, il arrive que le non être, et bien, que le non être, en fait, soit aussi un petit peu ». A partir de là, découle toute la succession des philosophes, qui jusqu’à aujourd’hui, nous ont parlé dans leurs livres volumineux d’une quantité de non êtres qui sont et d’autant d’êtres qui ne sont pas.

Et voici donc la tâche à laquelle nous convie Clément Rosset : nettoyer notre raison philosophique avec du détartrant anti-non-être-qui-est-un-peu-quand-même et retrouver le sens profond de la sage parole de Parménide.

Si cela vous intéresse, je vous invite à relire ensemble les meilleures livres de Clément Rosset sur la question, au cours des prochains articles de ce blog.

lundi 11 avril 2011

Anniversaire

Mon p'tit blog a un an ! Je vais vous parler de l'oeuvre de Clément Rosset, revenez bientôt.

dimanche 21 novembre 2010

Histoire et géographie miyazakiennes

Voici un ouvrage permettant une prise de connaissance originale de toute l’œuvre de Hayao Miyazaki : son œuvre graphique (bande dessinée) et animée (séries et longs métrages). Il se divise en deux parties : une partie purement chronologique qui balaye l’œuvre en suivant l’ordre de création des mangas, une partie thématique qui analyse les motifs récurrents dans tous les films de Miyazaki.

La première partie est très utile pour appréhender l’étendue de l’œuvre de ce génie japonais, car tous ses dessins animés ne sont pas forcément accessibles au public européen, même si tous les longs métrages sont réédités en double coffret pour ces fêtes de fin d’année. On assiste à une création artistique sur une période de quarante ans (1970-2010) avec une étonnante unité dans la continuité.

La seconde partie est la plus intéressante car elle fait apparaître les thèmes transversaux qui sont présents dans tous les films. Les auteurs sont parvenus à tracer un schéma directeur identique à toutes les histoires racontées par Miyazaki. Ce schéma est basé sur l’universalité d’un voyage des personnages d’un lieu clos vers un autre lieu clos et qui passe par les obstacles que représentent la société, la civilisation et la nature.

La trame des histoires de Miyazaki se distinguent radicalement de celle que nous racontent les contes et mythes occidentaux (comme l’a révélé un Joseph Campbell, par exemple). Et cela nous permet de découvrir ce point de vue typiquement japonais. Voici quelques points remarquables :

1) Il n’y a pas un héros de l’histoire, comme dans les épopées occidentales, mais un couple héroïque : il s’agit souvent d’un couple d’enfants, mais aussi parfois d’adultes. Le héros miyazakien est un couple, ce qui alimente aussi la réflexion sur l’individu : l’individu seul n’est absolument rien, il n’existe que dans une relation de couple, si bien que l’individu de base est le couple. Que cela soit un enseignement.

2) Le héros n’est pas béni des dieux et comblé de dons. Au contraire, les personnages miyazakiens sont souvent des maudits ou des victimes de malédiction. Cependant, l’histoire ne consiste pas à se sauver du mal mais à vivre avec. Souvent les personnages parviennent à lever leur malédiction, mais ils ne peuvent plus vivre comme avant.

3) L’autre, c’est le voisin. Toutes les histoires de Miyazaki semblent nous dire qu’il faut apprendre à vivre en bonne entente avec ses voisins, malgré leur différence ou leur étrangeté. Cette morale récuse tout manichéisme, et l’on voit bon nombre de « méchants » devenir sympathiques.

Cet ouvrage est aussi recommandable pour son caractère introductif à la culture japonaise. Que ce soit sur la mentalité nippone quant à l’insularité de cette nation : ce qui fait que les japonais ne sont pas des marins mais des agriculteurs et que ce qu’ils craignent le plus, c’est le tsunami ; ou bien que ce soit sur leur religion shinto qui consiste en un respect absolu de tout ce qui existe et qui explique pourquoi il y a des dieux partout : cette religion n’a pas de textes sacrés et ne comporte aucun commandement, étalon d’une morale qui s’impose à l’homme.

Enfin, on appréciera un décryptage très poussé du Voyage de Chihiro, avec notamment toutes les traductions des idéogrammes japonais, ce qui nous révèle toute une dimension de significations qui parlent aux japonais mais qui ne nous est pas accessibles par la barrière de la langue. La seule chose qu’on peut regretter, c’est que cet exercice n’ait pas été fait pour chaque film, mais il aurait fallu décupler la taille de l’ouvrage.

lundi 8 novembre 2010

Le mouton est tondu deux fois

© F’murr, Le Génie des Alpages

La loi est passée. Les acquis sociaux du Conseil National de la Résistance sont enfin révolus. Tout ce bon argent qui passait directement des actifs aux retraités sans « travailler » va enfin passer entre les mains des financiers. Merci Monsieur le Président.

Il s’agit vraiment d’un détournement de fonds. En rendant misérables les versements de pensions de retraite, l’ultralibéralisme au pouvoir nous oblige à épargner. Autrement dit, à lui donner notre argent qu’il nous reversera le moment venu en complément de notre retraite.

Les Plans d’Epargne Retraite Populaire (PERP) sont en plein développement : ce sont les banques, les assurances et les mutuelles qui vendent ces produits. En 2010, il y a 2,1 millions de PERP de souscrits pour une épargne totale de 5,7 milliards d’euros (source : 20 minutes du 08/11/10).

Et à quoi servent tous ces euros ? Cet argent qui aurait pu tout simplement passer des actifs aux retraités, passe d’abord entre les mains des financiers. Et je ne pense pas qu’ils s’en servent à des fins philanthropiques.

Sachez que le PERP n’est pas très populaire. Si les versements que vous effectuez sont déductibles de votre impôt sur le revenu, les rentes que vous percevrez une fois à la retraite seront-elles tout à fait imposables.

Le capital que vous épargnez est bloqué (sauf cas grave, genre décès) : donc c’est votre argent, mais vous ne pouvez pas y toucher. Vous le mettez de côté, mais vous ne pourrez rien faire avec. A la retraite, vous ne pourrez en toucher que 20% en capital, le reste le sera en rentes complémentaires.

Autant dire que ce n’est plus votre argent mais celui de l’organisme qui vous l’a « confisqué » – pardon – à qui vous l’avez « confié ». Donc, cet argent ne sert plus à payer les retraites de nos aînés, mais quand il vous sera reversé vous payerez des impôts sur le revenu.

C’est bien ce que je disais, le mouton est tondu deux fois.